jeudi 28 juin 2012

Tout est bon dans le cochon ?

Comment j'en suis arrivé à manger bio. C'est une histoire assez simple finalement.

Au cours d'un déplacement sur Paris, souhaitant occuper mon temps sans trop avoir l'impression de le perdre, j'ai entrepris de lire un livre, ce qui, en soit, est déjà une révolution. J'en avais déjà entendu parlé, je l'avais même commandé à la Fnac (car en rupture sur Amazon) il y a quelques mois mais l'ayant reçu en mauvais état je l'avais renvoyé sans le lire... et je n'avais pas recommandé de nouvel exemplaire.

Et puis est venu mon anniversaire. Ma soeur, sur mon bon conseil, me l'a fait parvenir (via Amazon cette fois ci). J'en reviens à mon voyage sur Paris, équipé de mon livre, bien installé en seconde classe d'un TGV top moumoutte; je ne savais en fait rien de ce que j'allais y lire. Les faits qui y sont relatés sont tout simplement inimaginables.

Une grande partie du livre parle de l'élevage du cochon, de sa naissance à sa mise sous cellophane pour que nous puissions l'acheter dans nos grandes surfaces alimentaires à un prix défiant toute concurrence. Cette partie est tout simplement insupportable à lire, insupportable dans le sens insoutenable. Le sort de ces bêtes m'a fait prendre conscience que nous mangeons véritablement de la merde.

 Entre les antibiotiques, la sélection pas naturelle, la génétique appliquée pour que les truies aient un maximum de tétines, le prélèvement de sperme avec des méthodes peu ragoutantes, les flots de merde et de pisse qui circulent sous les cochons, parqués à même des caillebotis sans pouvoir se retourner, les petits éclatés contre les rambardes s'ils sont en mauvais état à la naissance... j'en passe, stop, la coupe est pleine. On y apprend également que pour nourrir ces cochons il faut non seulement du maïs, énorme consommateur d'eau, mais aussi du soja qu'on importe en masse. Bien entendu comme le cochon bouffe tout et n'importe quoi... on ne lui file pas que des bonnes choses (je vous laisse lire le bouquin, c'est assez édifiant).

Si tout ça n'était pas suffisant, les flots de merde et de pisse sont retraités (heureusement) avant d'être rejetés dans la nature... mais une bonne partie de l'azote se déverse malgré tout dans les cours d'eau, provoquant la prolifération des désagréables algues vertes qu'on retrouve, en particulier, sur les côtes bretonnes.

Donc au final, dans une barquette de jambon... il n'y a pas que du cochon. Loin de là.

Mais alors, quel est donc ce livre en question ? Le voilà :

Le Pitch :
  Vous souvenez-vous des Shadoks, ces étranges oiseaux qui passaient leur vie à pomper, pomper, pomper et à inventer des machines toujours plus absurdes ? Les Shadoks, aujourd’hui, c’est nous, ou plutôt notre agriculture. Malgré son coût prohibitif, celle-ci ne respecte ni le pacte social qui la lie aux paysans, ni le pacte environnemental qui la lie aux générations futures, ni même le pacte de santé publique qui la lie à chacun de nous. Les ressources d’eau sont gaspillées, polluées. Nous recevons chaque jour dans nos assiettes notre dose de pesticides et autres résidus médicamenteux. L’agriculteur ne s’en sort plus, et il est injustement voué aux gémonies, lui qui n’est que le bouc émissaire d’un système qu’il subit. La confiance est rompue.
     Pendant deux ans, Isabelle Saporta a parcouru les campagnes françaises. Dans cette enquête, elle met au jour l’absurdité du système, en le remontant de la fourche à la fourchette, du cours d’eau pollué aux cancers environnementaux provoqués par les pesticides, des animaux trop traités à l’antibiorésistance.
     La conclusion semble s’imposer : puisque notre agriculture pose plus de problèmes qu’elle n’en résout, il est urgent de changer de cap et de revenir à davantage de raison. Mais si tout le monde s’accorde sur le constat d’échec, aucun responsable politique ne veut prendre le risque de s’attaquer aux fondements de l’agriculture intensive.
     Loin de se contenter de brosser un tableau alarmiste, Isabelle Saporta avance des solutions simples. Pour les trouver, il suffit de savoir écouter ceux qui connaissaient le monde avant son délire productiviste. Ceux qui, aujourd’hui, travaillent d’arrache-pied à remettre les champs dans les sillons du bon sens paysan.

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